Récit . Initiation à la népalaise

Lever 7h30 . Après un petit déjeuner au « tibetan bread » (galette de froment épaisse) accompagné de milk tea ; nous enfilons les chaussettes néoprènes dans les "Jalattes", le maillot de bain dans le short et un léger sous-vêtement technique sous le sac canyon préparé la veille. Les népalais sont un peu réticents à la tenue légère, il est vrai qu’à la saison les températures sont encore fraîches, les explications d’un rapide réchauffement dû à la petite grimpette qui nous attend (530m de dénivelé positif pour 1h ) ne dissuadent pas tout le monde ; certains porteront pantalon et pull, qu’à cela ne tienne nous partons vers 9h.

Après étude collective, de la topo et les maintes explications qui s’y réfèrent, la décision a été prise d’organiser deux équipes. Une première devra équiper de manière à éviter que les 12 personnes ne bouchonne sur la première C100 ! Et la seconde gérera la partie pédagogique, qui pour cette première sortie a pour objectif la mise en confiance en milieu vertical et l’évaluation de l’aisance en déplacement horizontal.


 La première main courante à installer est relativement osée, pieds fuyants, les mains qui se rattrapent aux touffes d’herbes, pour aller chercher un bon arbre décalé, ce qui permet de descendre à fleur d’eau cette magnifique première cascade de 100m (la cascade « Janice », 1ere grande verticale ouverte au Népal !). On est dans l’ambiance dès le départ. Ce grand jet sera fractionné en deux fois , le divisant ainsi en trois longueurs qui font respectivement 15m, 20m et 65m.

La deuxième équipe, pendant ce temps, vérifie l’équipement de progression des stagiaires. Un atelier « à vide » est installé dans des arbres, un peu en amont. Après une courte démonstration, les népalais s’exercent, à tour de rôle, à passer d’une main courante à une verticale. Un seul formateur descend jusqu’en bas, à chaque "fractio" se place un autre, les deux derniers gèrent la main courante. Pour tous les stagiaires, l’entrée en matière est chargée d’émotion, néanmoins, tous progressent sur les cordes en prenant sur eux. Malgré des rythmes très différents, les passages de "fractio" s’effectuent relativement bien et rapidement tout le monde est en bas. C’est ensuite une succession de plans inclinés séparés par des parties horizontales. Le cheminement n’est pas facilité par des rochers très glissants, couverts d’une mince pellicule de lichen aquatique. On initie aux parades et la progression dans les blocs. Quelques petites désescalades pour apprécier l’agilité de chacun.

Et pour terminer ce magnifique canyon très sauvage une splendide cascade de tuf de 60m, brute, coupée au couteau où l’eau canalisée en son départ s’élargit ensuite pour former un grand rideau. La fin (ou et la faim) aidant, cette deuxième grande verticale est plus aisément passée. De nouveau tous réunis dans la vasque terminale, c’est la séance déshabillage sous les rires et les impressions qui s’entremêlent… et les regard ébahis des rares spectateurs.

Fred Martin – « Canyon au Népal 2005 »

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